Il faut retenir de cette journée qu’en se basant sur les propos des avocats de l’Etat, les têtes de pont de ICC Services se sont rendus coupables d’escroquerie avec appel au public. Parallèlement à cela, ils ont causé d’énormes préjudices à l’Etat. Ce qui justifie sa constitution de partie civile. A l’opposé, les avocats des victimes vont plutôt axer leurs plaidoiries sur sa responsabilité. Raison pour laquelle, Me Affougnon Agathe Ago a demandé à la cour de retenir Grégoire Ahizimè dans les liens de l’accusation de recel d’escroquerie avec appel au public puis de condamner les accusés à la peine qu’il lui plaira. Pour Me Alain Orounla, le procès n’aura de sens que si les victimes rentrent dans leurs droits.
10 ans de prisons et des amendes requises contre Guy Akplogan et ses co-accusés
Gilbert Ulrich Togbonon dans le fauteuil du ministère public a durant deux heures d'horloge tenu en haleine la cour . Après avoir fait l’historique des faits, il s’est employé point par point à examiner les infractions mises à la charge des accusés, savoir si elles sont constituées ou pas avant d’examiner les possibilités de requalification.
Guy Akplogan étant l’unique concepteur de ICC Services, le seul à en définir les activités, l’accusation d’association de malfaiteurs n’est pas constituée. Il va retenir à son encontre et à l’encontre des sieurs Tègbènou, Dohou, Tinhoundjro et Sohounou, l’infraction d’escroquerie avec appel au public et celle d’exercice illégal d’activité bancaire et de micro finance. Des accusations assorties de peines et d’amendes allant de 10 ans et 150 millions à 5 ans et 5 millions. A l’encontre de Michel Agbonon, Brice et Murielle Kouton, c’est la complicité d’escroquerie avec appel au public.
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Grégoire Ahizimè voit le crime qui lui est reproché requalifié en blanchiment de capitaux. Il a requis de ne pas retenir le pasteur Justin Dimon dans les liens de l’accusation de corruption et escroquerie avec appel au public. Justin Dimon pourrait ainsi se voir acquitté au bénéfice du doute. Entre autres, pour le procureur spécial, le gouvernement béninois et son chef ayant failli à leur mission, des poursuites à l’encontre de Boni Yayi, Kogui N’Douro, Armand Zinzindohoué, Grégoire Akoffodji, Rebecca Abou Yayi deviennent inéluctables. Gilbert Ulrich Togbonon a aussi requis le dédommagement des victimes qui ont été auditionnées à la barre.
Adonis Bohoun et Hervé Jossè