lundi, 21 janvier 2019 18:10

Procès ICC Services : un duel de mots entre Guy Akplogan et son directeur financier, Etienne Tinhoundjro

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Le procès ICC Services se poursuit à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Ce 21 janvier 2019, 21è jour d’audience à Porto-Novo a été l’occasion d’un affrontement entre le PDG de ICC Services, Guy Akplogan et Etienne Tindjro, son directeur financier et chef d’agence Dantokpa. L’intervention de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique INSAE dans le processus de recensement des déposants a commencé par être décortiquée avec la déposition de Laurent Mahounon Hounsa, son directeur général.

C’est un duel de mots entre l’employé et l’employeur que la cour présidée par Cyriaque Dossa a eu droit. Deux points d’achoppement découlent de la confrontation entre les deux hommes. Primo : le mécanisme de fonctionnement de ICC Services. Secundo, Guy Akplogan a évoqué comme un fait incontestable date à l’appui, c’est-à-dire, début 2009, la désaffiliation de Etienne Tindjro qui ne lui rendait plus compte, qui avait fait beaucoup d’investissements et voyageait beaucoup aussi. Alors qu’il a tendance à brouiller les pistes, Etienne Tindjro expliquera clairement, contrairement à son PDG Guy Akplogan, que c’est avec l’argent des derniers que les intérêts des premiers étaient payés et non avec les fruits d’hypothétiques investissements. Du passage d’Etienne Tinhoundjro, il en ressort que ce sont les placements des nouveaux déposants qui payaient les intérêts des anciens déposants. La Cour a cherché à savoir l’origine de ses investissements tels que son imprimerie et sa poissonnerie.Confronté à Guy Akplogan, le directeur financier d’ICC Services méconnaît les propos de son ancien patron qui estime que ce dernier avait commencé par faire cavalier seul. Il le soupçonne d’utiliser l’argent des ses propres activités pour payer les déposants. Ce qui lui permettait, sans son intervention, de s’acquitter des intérêts des déposants. Faux ! rétorque Etienne Tinhoundjro qui persiste et signe que les intérêts ont toujours été payés avec les dépôts. De plus, il le met au défi de prouver que les investissements qu’il a fait à titre strictement personnel proviennent des fonds de ICC Services. L’affrontement entre les deux hommes aura tout de même permis à la cour de se faire son opinion sur cette question. Guy Akplogan dans ses déclarations a soulevé l’incompétence de son ancien directeur financier. Il ne l’a pas congédié à cause du lien religieux qu'ils avaient. 

A son tour, auditionné, Laurent Hounsa est revenu sur les circonstances de la mission de recouvrement assignée à l’INSAE. Il faut rappeler que Séverine Lawson, présidente du comité de suivi a notamment évoqué cette structure qui était chargée du recensement des déposants. Les résultats du recensement réalisé par cet institut souffrant de l’absence du contradictoire. Ce qui a nécessité que Sévérine Lawson, vienne repréciser pourquoi il fallait prendre avec pincette le travail réalisé par l’INSAE.Tous les déposants n’ont pas cru devoir se faire recenser. Des contrats confectionnés de toutes pièces après le déclenchement de la crise ont été recensés. N’ayant ni contrat ni livret, des personnes ontété prises en compte.Déposant devant la cour, Laurent Mahounou Hounsa a d’abord voulu faire croire que la liste est exhaustive par rapport à tous ceux qui étaient allés se faire recenser et que l’appréciation de Mme Sévérine Lawson n’engageait qu’elle. Mais, il finira par reconnaître que ce recensement peut présenter des insuffisances ; des insuffisances que l’intervention des huissiers n’a pas corrigées. Suspendu à 16h15, le procès reprend ce mardi.

 

Hervé Jossè et Adonis Bohoun

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