jeudi, 17 janvier 2019 19:19

Procès ICC Services : la Cour dubitative sur l’utilité du comité de suivi présidé par Sévérine Lawson

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Le procès ICC services est à son 19ème jour d'audience à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). A la barre, c'est toujours Sévérine Lawson, présidente du comité de suivi né du crash des structures illégales de placement d'argent. 

L'audition de ce jeudi a été consacrée aux cinq points de la mission assignée au comité de suivi après l'effondrement des sociétés illégales de placement d'argents dont ICC Services. Avec les déclarations de Sévérine Lawson, la Cour se demande toujours la manière dont le scandale a été géré par ce comité de suivi. Il se révèle qu’en exécutant sa mission, ce dernier n’a véritablement pas œuvré à la manifestation de la vérité. Les questions ont donc tourné autour de cette préoccupation. 

Des promoteurs seraient en liberté alors qu’ils n’auraient pas entièrement payé les déposants. Les autres irrégularités soulevées sont la dissimulation d’informations par les banques, l’impossibilité pour les promoteurs de ICC Services d’accéder à leurs ordinateurs. Ce qui aurait permis de protéger l’identité de certains déposants.  Aussi, tous les biens des promoteurs n’auraient pas été recensés de même que toutes les libéralités qu’ils ont eu à faire. La brouille autour du nombre des épargnants et de la valeur totale des fonds récoltés figurent au nombre des arguments qui alimentent la polémique autour de l’utilité du comité de suivi et également les soupçons sur le fait qu’il a contribué à brouiller les pistes.

Les avocats se sont aussi interrogés si lors de l'inventaire des biens meubles et immeubles, l’amortissement a été bien évalué afin d'éviter leur bradage. Le comité de suivi est aussi fortement soupçonné d’avoir sérieusement empiété sur les attributions du juge d’instruction. D’où la probabilité évoquée par Olga Anassidé qu’il a privé les victimes d’une chance de recouvrement. Même le rapport sanctionnant sa mission a fait l’objet de débat parce que la version présentée ne mentionne pas de date, ni de signature. Alors, face à cette avalanche d’attaques, Sévérine Lawson s’est vaille que vaille défendue. Elle est persuadée que le rapport signé sera retrouvé au pire des cas au secrétariat général du gouvernement.

Auditionné dans la foulée, Iréné Accrombessi, le nouvel agent judiciaire du Trésor a été instruit pour rechercher et produire le rapport signé. Avant de suspendre les débats à 16 heures 03, la cour a invité les représentants de Banque of Africa, NSIA Bank et Société générale à déposer les documents devant lui permettre de vérifier les dépositions des responsables de ICC Services sur les transactions financières qu’ils effectuaient à l’époque des faits, et si des alertes ont pu être faites à l’endroit de la cellule nationale de traitement des informations financières. Rendez-vous ce vendredi pour la suite de ce procès. 

 

Hervé Jossè et Adonis Bohoun

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