jeudi, 20 décembre 2018 18:51

Procès Icc Services : un 4ème jour d’audience centré sur le traitement sécuritaire de l’affaire

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La sécurité était au coeur du quatrième jour du procès de l’affaire Icc Services devant la CRIET ce 20 décembre. Deux acteurs importants du système sécuritaire de l’époque des faits ont ainsi été écoutés par la Cour : un ancien ministre de l’Intérieur et un ancien patron de la Police.

Ni Armand Zinzindohoué, ancien ministre de l’Intérieur, ni son ancien collaborateur, Osséni Maïga Anki Dosso, directeur général de la Police nationale en 2010, ne savent comment les deux patrons de Icc Services ont pu avoir des garde de corps ainsi que des permis de port d’arme.

Interrogé tour à tour, les deux anciens responsables ont avoué leur ignorance. L’ex-patron de la Police avoue que cela a été dysfonctionnement comme l’est l’attribution d’agents de sécurité à l’agence départementale de l’Ouémé-Plateau de Icc Services. Tout ceci s’est fait sans qu’il le sache selon ses dires.

M. Anki Dosso va cependant contredire son ancien ministre sur certaines questions. Comme par exemple le niveau d’information des services de renseignements sur Icc Services. Hier au début de sa déposition, M. Zinzindohoué affirmait n’avoir pas reçu de “fiche” à ce sujet. Aujourd’hui, celui qui était patron de la police estime que les rapports réguliers des renseignements destinés au ministre doivent avoir mentionné Icc Services. Les archives de la Police nationale aideront à vérifier cela, a suggéré l’ancien DG comme sur bien d’autres questions auxquelles il été soumis.

“Je n’ai jamais dit...”

Interrogé en sa qualité de sachant devant la CRIET sur l’affaire Icc Services, Armand Zinzindohoué a pourtant affronté tel un accusé le président de la Cour et les avocats qui l’ont acculé de questions.

C’est ainsi que l’ancien ministre de l’Intérieur refuse catégoriquement la thèse d’une caution gouvernementale aux activités de Icc Services de part la présence aux côtés des responsables de l’Ong des autorités publiques au nombre desquelles lui-même. M. Zinzindohoué refuse cette “analyse cartésienne” proposée par le président de la Cour. Il oppose sa propre formule : la présence d’un ministre à un mariage accorde-t-elle une crédibilité aux mariés ? Ce serait “trop facile ça !”, lâche l’ancien ministre. Il faut dire qu’il avait avoué hier avoir souvent représenté le président Boni Yayi à des activités des promoteurs de Icc Services.

Armand Zinzindohoué va aussi rejeter une autre analyse de ses déclarations sur la responsabilité de Boni Yayi dans l’affaire dont le président a fait de lui un “un bouc émissaire”. L’ancien président est-il alors le véritable auteur du scandale Icc ? Cette question Me Olga Anassidé avocate de la partie civile dans l’affaire fait réagir l’ancien ministre. Il reprécise ses dires :

“Je n’ai jamais dit que Icc Services c’est le président Yayi.Et je ne saurais le dire. Je suis un collaborateur loyal...”

“Annonce nécrologique”

Ce quatrième jour du procès a aussi été marqué par l’annonce du décès de trois personnes. D’abord la mort du garde du corps d’Emile Tégbénou, bras-droit du Pdg de Icc Services. La nouvelle de sa mort a été annoncée par l’ex-patron de la Police qui a commencé par donner son nom avant que l’accusé ne l’y aide. 

L’avocat des accusés révèlera aussi que le garde du corps de l’autre accusé, Guy Akplogan, est aussi décédé et chose troublante selon lui, c’était une semaine après la mort de l’autre policier. Enfin Emile Tégbénou qui devait aider la CRIET à retrouver le soudeur qui aurait aidé à “éventrer les coffres-forts” d’où aurait été sortie la fameuse somme de 27 milliards, a aussi appris à la Cour que ce soudeur ne vit plus. Ces nouvelles lugubres ont fini par inspirer au président de la Cour cette phrase à l’endroit d’un avocat : "voulez-vous aussi faire une annonce nécrologique ?"

La cinquième journée du procès devrait être à nouveau consacrer à ce volet sécuritaire du scandale Icc. Peut-être évoluera-t-on comme l'aurait souhaité l'avocat des victimes de l'escroquerie par Icc Services. Car Me Gustave Kassa a confié à la Cour juste avant la suspension de l'audience, qu'il a l'impression que le procès n'évolue pas malgré les déclarations des nombreuses personnes déjà entendues. 

 

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