mardi, 03 septembre 2019 12:50

Coupable de viol sur mineur mais relaxé

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Le tribunal pour enfant statuant en matière criminelle a connu de son vingt-unième dossier ce mardi 03 septembre 2019. Il s’agissait d’une affaire de viol sur mineur. L’affaire a fait comparaître un jeune homme actuellement âgé d’environ 16 ans. A la délibération, le tribunal a remarqué, qu’il était inaccessible à une sanction pénale lorsqu’il commettait l’infraction. En conséquence, il a procédé à sa remise à son géniteur.

Il ressort des faits que courant 1er décembre 2017, l’accusé un élève en classe de seconde au moment des faits, de nationalité nigériane et vivant au Bénin, a tenté de violer un petit garçon de 4ans. Profitant de l’absence de son père et des parents de la victime, l’accusé a conduit l’enfant dans les toilettes où, il a introduit son membre viril son l’anus. Suite à l’échec de ce premier acte, il a tenté un autre, qui a été d’introduire son sexe dans la cavité buccale bouche de l’enfant pour une fellation. Echec s’en est suivi aussi car, le mis en cause entendra la tante de sa victime appeler cette dernière. Interpellé et inculpé pour viol sur mineur, l’accusé a reconnu les faits à l’enquête préliminaire. Mais il s’est rétracté devant le magistrat instructeur et à la barre. Il dit reconnaitre avoir emmené sa victime dans les toilettes, et tenté de le pénétrer par voie anale et buccale sans succès. A la question de savoir pourquoi il a reconnu les faits devant les officiers de police judiciaire, il affirme avoir agi par crainte des représailles.

Beaucoup d’autres questions lui ont été adressées dans le but de la manifestation de la vérité. Les parents de la victime présents à la barre ont été aussi invités à prendre la parole. C’était d’abord la tante paternelle qui a déclaré à la cour qu’elle avait été informée de l’affaire, par la femme de ménage d’un autre de ses frères. Et c’est après avoir récupéré l’enfant, qu’elle à son tour a informé le père. Ce dernier a rappelé également les circonstances dans lesquelles il a été informé et les démarches menées. On retient de son récit, qu’il n’a pas conduit l’enfant à l’hôpital pour faire constater les faits. C’est plutôt quatre jours après, qu’il s’est rendu dans une officine de pharmacie, où des produits lui ont été prescrits pour l’enfant. N’ayant pas les moyens pour payer ces médicaments, c’était le père de l’accusé selon ses déclarations qui lui a remis de l’argent pour payer. Il a aussi déclaré ne pas se constitué partie civile car, son intention n’étant pas que l’accusé se retrouve en prison.

Il voulait juste qu’on lui inflige une correction, dans le but de lui montrer la gravité de son acte. Mais hélas ; nul n’est au-dessus de la loi. L’avocat de la partie civile maître Rafiou Paraïso substitué par maître Richard Adekou a plaidé la clémence du tribunal pour l’accusé, même s’il a reconnu que les faits sont suffisamment graves, et méritent bien les peines prévues par la loi. Mais au regard de l’âge de leur auteur, il souhaite qu’une application plus douce de la loi lui profite. Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public Antoine Abevi a démontré la constitution de l’infraction de viol à l’égard du mis en cause. Il a par la suite demandé au tribunal de le retenir dans les liens de l’accusation, et a requis à son encontre une peine de 3 ans d’emprisonnement dont 20 mois fermes et 16 assortis de sursis. La défense de l’accusé assuré par maître Brice Houssou, a plaidé l’application douce de la loi pour son client.

Il n’a pas manqué de présenter les aptitudes professionnelles et scolaires de son client aux membres de la cour. Leur demandant ainsi de lui permettre de recouvrer sa liberté, pour non seulement poursuivre ses études, mais aussi sa passion qu’est le basketball. Après avoir donné la parole à l’accusé en dernier, la cour se retire pour délibérer. A son retour, elle a reconnu l’accusé coupable de viol et l’a retenu dans les liens de ladite infraction. Elle a par ailleurs constatée que l’accusé, âgé de 14 ans au moment des faits est inaccessible à une sanction pénale. De ce fait, il a été remis entre les mains de son père.

 

Evelyne Sagbohan

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