Lundi dernier, trois propositions avaient été mises sur la table par un comité de 5 députés. Il s’agit des deux lois dérogatoires au code électoral et à la charte des partis politiques ainsi qu’une proposition de révision de l’article 80 de la Constitution. C’est ce jeudi que les trois propositions doivent être débattues par l’ensemble des députés après le rapport qu’en aurait fait la Commission des Lois.
L’insaisissable consensus
A moins de six semaines de la date du scrutin, la tension née de la disqualification de plusieurs partis d’opposition, n’est pourtant pas tombée malgré la recherche de solutions consensuelles engagée sur initiative du président de la République. En effet, ces dernières heures, deux partis d’opposition, FCBE et RE se sont retirés des concertations conduites par le président de l’Assemblée nationale.
Mercredi soir, au domicile d’Adrien Houngbédji se tenait une de ces multiples rencontres de consultations politiques que le président de l’Assemblée nationale mène depuis peu. Mais les représentants des deux partis d’opposition ont décidé claquer la porte des négociations, récusant la médiation d’Adrien Houngbédji qu’ils accusent d’être “juge et partie”. Ils posent comme exigences, la délivrance de leurs récépissés provisoires de reconnaissance officielle par le ministère de même que la “libération” des quitus fiscaux de leurs candidats aux élections qui seraient bloqués à la Direction générale des impôts.
Non à la révision de la Constitution
Plus tôt dans la journée, en conférence de presse de leurs responsables, les deux partis avaient fait savoir qu’ils étaient opposés à la prorogation du mandat de la législature finissante comme envisagée par la révision constitutionnelle projetée. Ils affirment au passage n’être pas auteurs de la proposition de modification de la Constitution.
Comme eux, deux autres partis dont l’un de la majorité présidentielle, le MOELE-Bénin et l’autre de l’opposition, l’USL, ont aussi fait savoir que la révision de l’article 80 de la Constitution n’est pas nécessaire. Même désapprobation du côté de la société civile dont la Plateforme électorale déconseille cette solution aux parlementaires.
Dans ces conditions, la plénière des députés ce jour à Porto-Novo devient cruciale pour éclaircir le chemin vers les élections législatives rendu sombre par les divergences des acteurs politiques autour des réformes du code électoral et de la charte des partis politiques.