La France est disposée à accompagner la démarche béninoise visant à développer le tourisme mémoriel. Mais ce sera dans un cadre général prenant en compte le patrimoine de pays africains se trouvant en France, a expliqué Emmanuel Macron. Il a annoncé avoir nommé à cet effet une mission chargée “de mener un travail de réflexion et de consultation afin de faire des propositions concrètes d’ici novembre 2018”. Cette dernière est composée de deux "personnalités incontestables", l'historienne d'art française Bénédicte Savoy, membre du Collège de France, et l'écrivain et universitaire sénégalais Felwine Sarr.
Le Bénin a adressé à la France en juillet 2016 une demande de restitution de ses biens culturels emportés lors de la colonisation. Une première réponse négative lui avait été opposée du fait de l'entrée desdits biens dans le patrimoine français. Mais lors de sa visite à Ouagadougou en novembre 2017, Emmanuel Macron va créer la surprise en déclarant vouloir "un retour du patrimoine africain à l'Afrique".
Le Bénin veut saisir cette opportunité dans la “négociation” et la “coopération”, a indiqué Patrice Talon. Le Bénin n’est pas dans une démarche “de conflit de revendication absolue” de ce “patrimoine partagé par la France”, a-t-il souligné.
Copération muséale
Parallèlement à la mission créée par le président français, le directeur du Musée du quai Branly se rendra au Bénin pour étudier des pistes de coopération muséale, a indiqué Emmanuel Macron ouvert à “une plus grande circulation des oeuvres” entre les deux pays.
Le président français a cependant nuancé sa disposition à rendre le patrimoine africain. “S’il n’y a pas les conditions de bonne conservation, s’il n’y a pas les professionnels pour les [les oeuvres d'art, Ndlr] protéger - s’assurer qu’il n’y aura aucun trafic, aucune attaque, qu’elles ne seront pas perdues - nous ne faisons pas notre travail collectif”, a-t-il fait savoir.
Selon Irénée Zevounou, ambassadeur du Bénin à l'Unesco cité par l’AFP, "4.500 à 6.000 objets (béninois) sont en France, y compris dans des collections privées".
Avec AFP