Une majorité parlementaire formelle s’est désormais constituée pour Patrice Talon. Jeudi 11 mai 2017, 59 députés de plusieurs bords ont déclaré créer le Bloc de la majorité parlementaire pour soutenir la politique du président Talon. C’est la suite de l’échec de la révision de la Constitution qui a aussi conduit à la dislocation de plusieurs groupes parlementaires.
Les 59 députés pro-Talon avaient tous voté pour l’étude du projet de révision le 4 avril dernier, mais les votes contraires de 23 autres avaient suffi pour bloquer le projet. Le nouveau bloc observe par la voix de son porte-parole, Mathurin Nago, qu’il s’agissait “pour notre pays, pour le peuple et pour la démocratie béninoise d’une occasion manquée”.
Le groupe de députés est désormais convaincu qu’il doit formaliser son alignement sur la politique du gouvernement, en soutenant la mise en oeuvre de son programme d’action quinquennal :
“Le Programme d’action du gouvernement 2016-2021 en particulier est porteur d’espérance pour faire de notre pays un espace de développement durable et inclusif, de dynamisme économique et de progrès social. Donnant suite à nos échanges avec le Gouvernement et parvenus à une convergence de vues et à des engagements partagés, nous affirmons qu'à travers des réformes appropriées aux plans politique, institutionnel, économique et social, à travers une démarche pédagogique et inclusive, notre pays peut relever les défis de l’emploi, du bien-être social et du développement harmonieux et équilibré.”
Les FCBE volent en éclats
Les 59 députés signataires sont issues de l’UN, du PRD, de la RB, de l’Alliance Eclaireur, de l’Alliance Soleil, de l’UB, de l’AND ; et fait non anodin, 13 d’entres eux sont FCBE, l’ancienne majorité.
Ces derniers et deux autres élus alliés ont fait une déclaration pour se retirer des activités de l’alliance politique. “Notre Groupe politique est géré au mépris des règles et principes de gestion d’une Alliance politique, ce qui a créé une érosion des forces politiques membres de l’Alliance”, a déclaré Bénoît Dègla au nom de ses collègues, selon des propos rapportés par l’ABP.
Dans ses entretiens sur l’ORTB et sur Rfi après l’échec de la révision de la Constitution, Patrice Talon fait observer qu’il dispose désormais d’une majorité de 60 députés qui soutiennent ses actions. Le président de la République ne s’était pas trompé, si ce n’est à un élu près. Eric Houndété, premier-vice président du parlement et membre de l’UN n’est pas signataire de la déclaration de constitution du BMP.
Vincent Agué