Le gouvernement béninois se dirige vers l'instauration d'une taxe sur l'essence de contrebande en provenance du Nigeria. Après plusieurs années infructueuses de répression contre le phénomène, la voie pacifique serait la plus appropriée pour appréhender le sujet d'après les nouvelles autorités. Le ministre de l'Economie et des Finances a évoqué cette alternative face à la représentation nationale lors du vote du budget de l'Etat, gestion 2014. Face au phénomène de l'essence de contrebande, Romuald Wadagni avait expliqué que "la répression n'était pas la meilleure formule".
La mesure n'a pas encore été annoncé officiellement mais les commerçants s'en réjouissent. "Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées dans le trafic de l'essence de contrebande mais si le gouvernement de la rupture officialise cela et que nous pouvons payer des taxes, c'est une décision salutaire", déclare Ludovic Adandédjan vendeur d'essence de contrebande. Comme lui, Célestin Clément Loko, vendeur d'essence de contrebande aussi, apprécie l'initiative de l'Etat de taxer l'essence de contrebande. Selon lui, ce serait une reconnaissance de l'Etat et surtout la fin de la répression.
Certains spécialistes y voient également une bonne approche. "A priori on peut penser que c'est une manière de légaliser l'informel. Parce que c'est une manière de les reconnaître et d'aller percevoir des taxes. Si on commence par taxer c'est qu'au finish le gouvernement sera obligé de dire qu'il faut vous respectiez la loi. (...) Donc tout le monde sera gagnant sur la ligne", analyse Oswald Kindji, consultant en hydrocarbures.
En attendant la décision du gouvernement , les commerçants ont déjà une idée du mode de perception de la probable taxe. Elle devrait être imposée aux gros importateurs, suggère Ludovic Adandédjan. A leur tour, ils pourront la répercuter sur le prix de cession aux commerçants.
Maurice Thantan