Abdou Nouhou alias "Babavi", coordonnateur des FCBE (Forces Cauris pour un Bénin Emergent) de la région est l'initiateur du rassemblement. Le responsable local de la coalition de partis politiques soutenant le Chef de l'Etat a réuni femmes, jeunes et cadres de la commune de Lokossa pour la circonstance. A son auditoire, il a relaté le cheminement qui a abouti à la décision de transformer l'Iinstitut universitaire et technologique de la ville en université. Abdou Nouhou avait demandé à rencontrer le Président Boni Yayi un dimanche pour lui soumettre la question. Quelle ne fut ensuite sa surprise d'apprendre dès le lendemain que la décision était prise ! C'est pour cela qu'il a mobilisé toutes les couches de la commune pour témoigner leur gratitude à Boni Yayi.
La surprise est de taille de voir Gaston Azoua au sein de la foule. Si l'ancien Secrétaire général de la CSTB (Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin) reprochait une chose à Boni Yayi, ce serait bien les marches de soutien et les meeting en la gloire du Président de la République qui sont devenus légion depuis l'arrivée de ce dernier au pouvoir. Lors d'une rencontre entre le Chef de l'Etat et les syndicalistes en 2012, Gaston Azoua avait réagi aux propos du ministre de l'Economie et des Finances selon lesquels Boni Yayi ne percevait pas de salaire. "Si le Président ne prend pas de salaire, alors de quoi vit-il ? des rackets ?" avait lancé Gaston Azoua au Chef de l'Etat. A la surprise générale, le militant a annoncé sa démission et son retrait du mouvement syndical le 17 avril 2013. Ses positions auraient-elles bougé depuis lors ?
Gaston Azoua explique le motif de sa présence dans le rassemblement : "c'est une bonne initiative. Certains peuvent dire que c'est politique. Oui c'est politique. Mais c'est aussi du développement. Je crois que c'est bien".
Cependant le syndicaliste retraité n'a pas manqué de répéter encore ce que lui et ses anciens collègues militants ont toujours dénoncé : l'achat de conscience des populations par les politiques notamment le pouvoir. Pour la mobilisation de Lokossa qui a rassemblé un grand nombre de femmes, Azoua certifie qu'il n'a pas vu de l'argent transporté dans des "brouettes" pour être distribué aux femmes en guise de monnaie d'échange contre leur participation à la manifestation.