“Alafia” qui signifie paix, santé, bonheur dans plusieurs langues béninoises est le scénario souhaité par les rédacteurs de la vision “Bénin 2025”. Ce “rêve réaliste” projetait pour 2025 le progrès du Bénin sur tous les plans pour le bien-être de sa population. Mais à l’épreuve, selon M. Ahodékon, la vision s’est fait ravir la vedette par d’autres programmes comme les OMD des Nations-Unies. Ceux-ci adoptés en 2001 ont été mieux vulgarisés que la vision “Bénin 2025” à en croire l’économiste qui lance :
“De façon explicite, il n’y a pas eu opérationnalisation de 'Bénin 2025'”.
Les points positifs
Seuls points positifs notés par Jules Ahodékon, l’arrimage de plusieurs projets et programmes sectoriels à la vision “Bénin 2025”. C’est le cas par exemple, note-t-il, du Programme d’action du gouvernement (PAG) de Mathieu Kérékou (2001-2006) qui s’était “référé au document mais pas en profondeur”.
De même, depuis l’adoption de la vision “Bénin 2025”, une certaine culture de la prospective s’est installée dans la gestion publique au Bénin, apprécie l’expert.
Plan national de développement 2018-2025
Alors que l’heure est au PAG quinquennal de Patrice Talon et des ODD de l’ONU, Jules Ahodékon soutient le nouveau Plan national de développement (PND) 2018-2025 validé début mai par le ministère du Plan et du Développement. Ce nouveau PND projette un taux de croissance économique de 10 % d’ici à son échéance.
“On ne peut pas rattraper en sept ans ce qu’on a déjà perdu en 18 ans”, reconnaît Jules Ahodékon mais il dit espérer qu’une “transformation de l’économie” béninoise permette d’atteindre les objectifs du PND.
Sa seule réserve concerne la capacité de consommation budgétaire du Bénin. Les 9 000 milliards de francs CFA du PAG de Patrice Talon lui paraissent par exemple impossible à consommer en cinq ans.“La consommation des ressources, ce n’est pas de la magie”, relève M. Ahodékon.