mercredi, 07 février 2018 12:48

Affaire "bangala" sur les réseaux sociaux : quand des étudiantes se font piéger par des vidéos obscènes

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La toile béninoise en a été dominée ces dernières semaines. Une vidéo à caractère érotique de deux jeunes étudiantes de Cotonou a fait le tour du web au point de susciter un sérieux débat des moeurs sur les réseaux sociaux.

Tout commence en janvier. Dans une vidéo publiée sur Snapchat, deux étudiantes de l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (établissement bien identifié à travers l’uniforme des étudiantes) tiennent des propos obscènes, l’une mimant dans ses paroles la félation. La vidéo n’est en réalité qu’une parodie d’un court dessin animé disponible sur Internet. Elle provoque un tollé sur les réseaux sociaux sous l'effet de l'amplification par Facebook et Whatsapp.

Ce n’était pourtant que le début d’une affaire dite du “bangala” (terme populaire désignant le sexe masculin) qui continue d’animer les discussions sur les réseaux sociaux. Car après les étudiantes de l’UCAO, deux autres étudiantes d’une autre université privée font parler d’elles en tournant une vidéo visiblement destinée à railler les auteurs de la première mise en scène. Erreur. Les deux filles de la Haute Ecole de Commerce et de Management (HECM), se font prendre à leur propre piège. Elles sont sanctionnées par leur établissement qui n’a pas supporté l’atteinte à sa renommée. La sanction, l'exclusion définitive. La même sanction a été appliquée par l'Institut Supérieur de Management Adonaï à une troisième étudiante qui s’est à son tour illustrée dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Mais celles par qui tout est parti, les filles de l’UCAO, s’en sont bien sorties avec une exclusion temporaire et une prise en charge morale de leur université.

"C. la Portonovienne"

A Porto-Novo, l’affaire a pris une tournure plus importante. Une fille prénommée C. (c'est l'initiale de son prénom) avait aussi réalisé une vidéo suggestive. Elle est sans doute la plus célèbre désormais dans cette affaire. Elle est en effet allée plus loin. En se livrant à des déballages sur une ancienne copine. Les deux anciennes amies se défient à travers des vidéos abondamment relayées sur les réseaux sociaux. Accompagnées de commentaires acerbes sur la moralité de leurs auteurs.

On croyait l’affaire éteinte comme tous les épiphénomènes des réseaux sociaux qui ne durent pas. Mais elle est repartie de plus belle lundi 5 février après la publication sur la Toile des images montrant "C. la Portonovienne" pieds et mains ligotés et en larmes. Une vidéo la montre en train de se faire raser les cheveux de force. Réactions contrastées sur les réseaux sociaux. Certains dénoncent une maltraitance tandis que d’autres approuvent plutôt une "correction" par des parents qui auraient pris leurs responsabilités.

Star et victime des réseaux sociaux

Plus tard dans la même journée, la jeune fille tristement célèbre publie elle-même une vidéo pour s’excuser auprès de ses parents, ses amis et même du “peuple béninois”. Elle affirme avoir agi dans l’ignorance et promet d’être “une autre personne” désormais.

Le lendemain la repentie se montre encore sur Facebook depuis sa maison. Aux côtés de Sonia Agbantou, une ancienne présentatrice télé qui tient une web tv, la jeune fille prononce courageusement en direct des phrases de pénitence. La vidéo récolte plus de 250 000 vues et dépasse les 4000 commentaires dont beaucoup sont sympathiques à l’endroit de cette fille devenue star et victime des réseaux sociaux.

Responsabilité

L’affaire des vidéos des étudiantes est sans doute révélatrice des revers des réseaux sociaux. Entrées dans les habitudes des Béninois depuis quelques années, ces plate-formes d’échanges cachent bien des dangers dont il faut prendre conscience. Et cela passe par un appel à leur usage responsable.

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