Le 2 novembre 2014 le Président de la République rencontrait des jeunes au sujet de l'emploi. Au cours de l'entretien, Boni Yayi et ses ministres ont exposé les différentes politiques qu'il mènent en vue de réduire le chômage des jeunes et de promouvoir l'insertion professionnelle de ces derniers. Au delà le Chef de l'Etat a particulièrement insisté sur l'esprit d'entreprise et l'auto emploi mettant ainsi les jeunes face aux enjeux qui s'imposent à eux. Il s'agit d'un changement de ton remarquable dans le discours tenu jusque là lors des rencontres du Chef de l'Etat avec les jeunes.
"C'est l'entreprise qui crée la richesse"
En répétant vigoureusement aux jeunes qu'ils doivent davantage se tourner vers l'auto-emploi et développer un certain esprit entrepreneurial, le Chef de l'Etat met la jeunesse béninoise devant ses responsabilités. Il est de notoriété publique que l'époque où l'administration publique recrutait systématiquement tous les rejetons des écoles et universités du Bénin est très loin derrière nous. Aujourd'hui, la capacité de recrutement dans la fonction publique est insignifiante face à la forte demande d'emplois dans le pays.
Par exemple, malgré toute sa volonté d'apporter une solution au chômage des jeunes, les efforts du gouvernement sont très loin d'avoir un réel impact sur le problème. Au cours de la rencontre du 2 novembre dernier, on a annoncé au total 17.000 emplois crées ou en cours de création pour un investissement de 30 milliards de francs cfa pour cette année 2014. Il est important de souligner que ces 17.000 emplois incluent quelques 2.500 volontaires dont le statut n'est pas celui d'un salarié ou d'un agent contractuel de l'Etat. Face à la forte demande qui peut se mesurer rien qu'à la masse des candidatures aux différents concours de recrutement, il apparaît évident que l'Etat n'est pas, pour l'heure, en mesure de gérer le problème tout seul.
"Battez-vous. Rien ne s'obtient gratuitement"
En confiant aux jeunes qu'ils doivent se "battre" car "rien ne s'obtient gratuitement", Boni Yayi appelle donc ces derniers à l'action au lieu d'attendre que le gouvernement fasse tout pour eux. C'est aussi une manière à peine voilée de leur dire que l'Etat n'est plus en mesure de prendre en charge (en tout, pas à lui tout seul) les questions d'emploi et de chômage. Le mérite de cette rencontre entre le Président et la jeunesse est donc celui-là.
Le message du Chef de l'Etat est donc suffisamment clair. Désormais, les jeunes doivent davantage compter sur leur propre capacité à s'offrir un travail au lieu d'attendre l'Etat. Certes, ce dernier doit définir et conduire une politique de l'emploi à travers la mise en oeuvre d'un certain nombres de mesures incitatives. Le Fonds national de la Microfinance (FNM), le Fonds National pour la Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des Jeunes (FNPEEJ) et l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi (ANPE) sont les principaux organes chargés de cette mission. Il revient donc aux jeunes de prendre la mesure du message du Président de la république.
Maurice Thantan