Les travailleurs du ministère de l'Economie et des Finances sont mécontents. Ils l'ont fait savoir ce mercredi 15 juin 2016 à travers un sit-in dans les locaux du ministère à Cotonou. Les agents réunis au sein du Syndicat des travailleurs de l'administration centrale des finances (Syntracef), ont crié leur ras le bol contre les dernières nominations au ministère de l'Economie et des Finances mais aussi contre les nouvelles règles de fonctionnement dudit ministère. Le sit-in avait été décidé lors de l'Assemblée générale extraordinaire du 9 juin 2016.
Les manifestants, par la voix du secrétaire général du Syntracef Bouraïma Malehossou, réclament entre autres "l'abrogation pure et simple du décret portant structure type des ministères, le retrait du décret portant attribution, organisation et fonctionnement du ministère de l'Economie et des finances (...), le départ des deux retraités Thomas Azandosessi et Dieudonné B. Danhoun, nommés dans notre ministère (...), le maintien de la Drh et de la Drfm".
Les travailleurs exigent par ailleurs qu'ils soient associés à la prise des décisions touchant la vie du ministère. Ils ont aussi martelé leur opposition aux nominations de personnes étrangères à la tête des directions du ministère. Au total 10 points de revendication étaient inscrits dans la motion des manifestants.
En l'absence du ministre de l'Economie et des Finances, son directeur de cabinet a reçu les manifestants. Servais Adjovi les a assurés que le ministre les recevra pour analyser ensemble les différents éléments revendiqués. Mais cela n'a pas suffi pour calmer le mécontentement des agents. Ces derniers qui peuvent compter sur le soutien de la Fédération des syndicats de travailleurs du ministère des finances (Fésyntra-Finances) ont assuré qu'ils vont poursuivre leurs actions. Ils menacent même de déclencher une grève d'avertissement de 48 heures à partir du 20 juin 2016 si le ministère et le gouvernement restaient indifférents à leurs revendications.
Le sit-in des agents du ministère de l'Economie et des Finances constitue, sans doute, la première grogne publique d'agents de l'administration depuis l'installation du régime Talon. Le mouvement porte d'ailleurs sur les nouvelles règles instaurées par le nouveau régime.
Maurice Thantan