L'ancien président tchadien, Hissène Habré, a été jugé coupable, lundi 30 mai 2016, de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et viol. L'ex-dictateur était jugé par les Chambres africaines extraordinaires, une juridiction spéciale sénégalaise, pour des faits qui se sont produits pendant son règne à tête du Tchad de 1982 à 1990. Il en a écopé une condamnation à la prison à vie après son procès qui a duré plusieurs mois, de juillet 2015 à février 2016.
C'est la première fois qu'un ex-dirigeant africain est jugé par une juridiction africaine différente de celle de son pays et sur le continent. Les associations de défense des droits de l'homme se réjouissent de ce procès historique. La représentation au Bénin de l'Ong Amnesty International a aussi réagi par la voix de son directeur exécutif. "C'est un précédent intéressant pour interpeller les chefs d'Etat", a déclaré Fidèle Kikan, interrogé par la télévision nationale. Pour lui, le procès Habré "est un signal très fort" pour montrer que les dirigeants peuvent être poursuivis pour les infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions. Il en a profité pour souhaiter que les réformes politiques et institutionnelles en cours au Bénin prévoient des mécanismes qui permettent de juger les dirigeants coupables de malversations et de toutes sortes de délits.
Vincent Agué