Il y a mécontentement dans le rang des exploitants de bois au Bénin. Le 13 avril 2016, le gouvernement avait décidé, lors du premier conseil des ministres sous l'ère Talon, de suspendre l'exportation des produits forestiers. Mais la décision ne semble pas être du goût de tout le monde surtout du côté des acteurs de la filière bois de teck. Réunis au sein du Syndicat national des industriels et exploitants du bois de teck au bénin (Synieb teck - Bénin), ils l'ont fait savoir au cours d'une conférence de presse ce mercredi 8 juin 2016 à Cotonou autour du thème : "Crise dans la filière bois au Bénin : les propositions du Synieb teck Bénin pour un bon dénouement de la situation".
Pour ces hommes et femmes acteurs du bois de teck et mécontents de leur situation, il s'agissait de dire leur mécontentement mais aussi de faire des propositions de sortie de crise au gouvernement.
Ainsi, ils ont d'abord salué la décision courageuse de l'exécutif de suspendre l'exportation des produits forestiers. A en croire le Secrétaire général du syndicat, il était nécessaire de faire le ménage dans la filière bois. Le secteur serait dominé par des actes illégaux comme des contrats fictifs ou non bénéfiques pour l'Etat. Seulement l'exécutif n'aurait pas dû suspendre toute exportation du bois sans tenir compte des spécificités liées à l'exploitation du bois de teck privé.
Pour Marc Bebiyi , responsable au reboisement et changement climatique du Synieb teck Bénin, la suspension qui frappe à la fois les produits forestiers et les exploitations privées crée de nombreux dommages aux exploitants privés de bois de teck mais aussi à l'environnement :
"Mise en difficultés des activités de reboisement, bouleversement de la chaîne des valeurs, difficultés de faire face à certains engagements vis à vis des institutions de micro-finance, mise en chômage technique des milliers d'ouvriers."
Face à la situation, le Synieb teck Bénin a suggéré des mesures pour sortir de la crise. Le Syndicat appelle l'Etat "à accorder une attention particulière à la filière bois teck privé et éviter de généraliser les problèmes de l'Office national du bois (Onab) avec les autres acteurs." Contrairement au conseil des ministres qui a fondé sa décision sur la menace qui pèse sur les forêts, le Synieb teck Bénin estime que l'exploitation des plantations privées de teck ne constitue pas une menace pour l'environnement et pour le cadre de vie.
Le Synieb propose par ailleurs d'instaurer une taxe sur l'exportation du bois de teck, de contrôler systématiquement les containers de bois de teck destinés à l'exportation, de définir des critères précis de désignation du représentant des usagers du bois teck au sein du conseil d'administration de l'Onab, d'installer un organe de régulation du marché de bois au plan national et de prendre des mesures incitatives pour encourager les planteurs privés à reboiser davantage.
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Maurice Thantan