Les insectes ne sont pas tous nuisibles. Certains sont utiles à l'homme et à l'environnement. Les entomologistes, spécialistes de l'étude des insectes, tentent de présenter les avantages d'une bonne connaissance des insectes afin de mieux lutter contre ceux qui sont nuisibles et surtout protéger ceux qui sont inoffensifs.

La réaction naturelle de l'homme vis-à-vis des insectes est de les éliminer, car lui causant des désagréments. Le sort des mouches, cafards, moustiques... illustre bien cette aversion. La maîtrise des modes de reproduction de ces insectes devrait permettre de contrôler leur multiplication. Selon Aimé Bokonon Ganta, entomologiste et enseignant-chercheur à l'Université d'Abomey-Calavi, les fruits pourris constituent un réservoir de reproduction des mouches. Ces dernières pondent des oeufs dans les fruits, des oeufs qui vont ensuite éclore et augmenter la population des mouches. Le spécialiste propose alors de "mieux s'occuper des fruits tombés" pour s'attaquer à la source de multiplication des indésirables mouches.

La destruction problématique des insectes agricoles

Dans le domaine agricole également des insectes tels que des criquets ravagent les cultures. Mais ici, l'élimination de ces êtres indésirables peut être un couteau à double tranchant. En effet, l'utilisation des pesticides chimiques a des "effets très négatifs sur la biodiversité en général" aux dires de Manuele Tamò, Représentant au Bénin de l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA). Les produits chimiques tuent non seulement "les insectes cibles" qui menacent les plantes mais aussi les autres insectes. Au meilleur des cas, ces derniers sont empoisonnés et pourraient à leur tour empoisonner "toute la chaîne alimentaire jusqu'à l'homme".

Savoir détruire pour préserver à la fois

Il est bien possible de concilier destruction des éléments nuisibles et préservation de ceux qui ne le sont pas. Pour cela, Manuele Tamò préconise l'utilisation rationnelle des pesticides moins toxiques. L'idéal poursuivi est la substitution à long terme des pesticides chimiques par des produits biologiques.

Bertin Adimi et Vincent Agué