“I love you”, c’est le titre de la chanson qu’on découvre par le clip publié sur Youtube pour la première fois le 21 mai. Mais c’est début juin que le clip embrase la toile béninoise par le fait des partages sur Facebook. On y voit le chanteur faire une entrée en a cappella avec le refrain : "I love you, my girlfriend, and you must give me a lot of children because, because, because you are beautiful" (Je t’aime, ma petite amie et tu dois me faire des enfants parce que tu es belle…).
C’est dans la suite de la chanson qu’on découvre le rythme du titre, le tchinkoumè, un style musical traditionnel du centre Bénin (modernisé par Stan Tohon) fait de tambours, flûtes, calebasse renversée dans un récipient d’eau ... Le tout donne, dans le titre de Attinkpon, un morceau langoureux aux intonations qu’on ne retrouve pas dans les chansons anglaises.
La langue de Shakespeare sur du tchinkoumè et dans un clip de plus de sept minutes dans lequel l’auteur répète à plusieurs reprises “because because because you are beautiful”, il n’en faut pas plus pour que les internautes se déchaînent sur les réseaux sociaux.
Dans un premier temps, les critiques et railleries dévalorisent l’oeuvre d’Attinkpon. Le jeune photographe et chanteur du point de vue de nombreux internautes n’est pas obligé de chanter en anglais. Mais les commentaires volontairement moqueurs sont vites noyés par ceux des internautes acquis à la cause de la chanson.Cette dernière finit même par devenir une tendance sur les réseaux sociaux. Reprises, remix, chorégraphie, parodie,... les internautes ne manquent pas d’inspiration pour faire de la chanson “le tube de l’été”. Même des artistes comme Sessimè ou encore l’Ivoirien Dj Mix, se laissent aller en apportant leur coup de pouce à la popularisation du titre “I love you” qui a vite cédé place à la tendance “bicoz bicoz” (en référence à la répétition lassante de “because because par l’artiste).
Qui en profite ?
Ce buzz de quelques jours correspond-il aux ambitions de l’artiste ? S’il est indéniable qu’il a été mis en lumière, il faut par contre se demander s’il en tirera profit pour la suite de la carrière. Et surtout si des droits lui sont versés par tous ceux qui ont récupéré son oeuvre pour leurs affaires.
Que les réseaux de téléphonie mobile MTN et Moov proposent contre de l’argent le titre comme une sonnerie d’appel, qu’une marque de vêtements soit lancée avec le titre d’Attinkpon,... tout ça montre que le phénomène Attinkpon aura profité (aussi) à d’autres personnes. Grâce aux réseaux sociaux. Mais le chanteur mériterait bien mieux, comme le fait observer un internaute sur Facebook : “Un créateur ne vit pas de célébrité, il ne vit uniquement que des revenus de son activité et des droits d'exploitation de ses oeuvres”.