16 Juin
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Après l’initiative “sachet héloué”, Sandra Idossou s’est depuis peu lancée dans la promotion des produits africains. Un combat de plus pour cette militante écologiste déterminée à faire bannir l’usage du sachet plastique qui persiste au Bénin.

Plus connue comme activiste environnementale, Sandra Idossou s’est engagée dans la campagne de promotion du “consommons local”. La militante initie des ateliers de formation des artisans et des salons d’exposition des produits de de l’artisanat béninois . Pour elle, “le consommons local, c’est au travers de l’art, c’est au travers de l’artisanat”.

“Un savoir-faire ancestral qui vient de plusieurs générations”

Elle reste convaincue que le développement de l’économie de l’Afrique en dépend : “si nous voulons développer notre économie locale, mais surtout si nous voulons dire que nous avons aussi (…) un patrimoine à préserver, il faut que nous nous mobilisons pour pousser le consommons local”.

Elle regrette que le savoir-faire africain disparaisse : “nous, Africains, ne valorisons pas ce que nous avons. Nous sommes tous là à prendre ce qui nous vient d’ailleurs en méprisant ce que nous avons. Si je prends l’exemple du pagne indigo. Il existait depuis. Nos grand-mères portaient ça. Aujourd’hui, nous ne le portons plus”. Ainsi, toute une chaîne de production locale se brise. “C’est un savoir-faire ancestral qui vient de plusieurs générations que nous perdons”, se désole-t-elle.

La campagne “Sachet heloué” 4 ans après

Se sentant solitaire, l’activiste affirme être déçue de ne pas avoir un véritable soutien de l’Etat dans sa lutte contre l’usage des sachets plastiques dans le pays. Sachet héloué, pour moi, ce n’est pas un boulot, mais mon engagement social”, a précisé la militante écologiste en colère. “Je fais ça aussi pour mes enfants. J’aimerais que dans 50 ans, nos enfants trouvent des poissons à manger”, poursuit-elle.

Quant au bilan de la lutte, elle reconnaît qu’il est mitigé. “Je n’avais pas prévu que 4 ans après, je serai toujours là à en parler. Pour moi, j’ai lancé une pétition, les autorités prenaient la loi, interdisent l’importation du sachet plastique et puis ça s’arrête là”, confie la militante écologiste déçue.

Pour Sandra Idossou, les solutions palliatives à l’usage des matières plastiques existent. “Nous avons des alternatives. Avant les plastiques, on avait les feuilles”, souligne-t-elle.

La lenteur observée dans l’application de la loi portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation et de la commercialisation des sachets plastiques en République du Bénin dépend de la volonté politique : “si le gouvernement veut aujourd’hui fermer l’entrée des sachets plastiques, ça va se faire”.

“Je ne suis pas environnementaliste”

Évoquant son parcours universitaire et sa lutte contre la pollution environnementale sur notre émission ORTB Live Session, Sandra Édith Idossou révèle ses passions d’enfance, les métiers de ses rêves. La mariée et mère de deux enfants a fait des études de langues au Ghana : “donc, je parle français, anglais et allemand”. A ces études, la polyglotte a complété une formation en hôtellerie. En apprenant les langues étrangères suivies de l’hôtellerie, l’entrepreneure avait deux rêves : “soit être journaliste, soit être hôtesse de l’air. Et à l’époque, on m’a dit que j’étais trop petite ; 1m59, 1m60 ne fait pas hôtesse de l’air. Malheureusement, je suis allée vers le tourisme et l’hôtellerie”.

Exposant les raisons de son engagement pour la protection de l’écosystème, la quadragénaire, originaire de Dassa-Zoumè au centre du Bénin, assure que “l’environnement, c’est ce qui appartient à nous tous ; qu’on soit riche ou pauvre”. Donc, “je ne suis pas environnementaliste”, conclut-elle.

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